L’utilité d’un cyclotron médical pour l’activation neutronique à des fins de recherche, d’enseignement et de services.

Dr. John Duke | Université de l’AlbertaSalle Enoch ABC

Au cours des trente dernières années, le nombre de réacteurs nucléaires de recherche opérationnels a été significativement réduit au Canada, passant de dix à trois, en raison de la mise hors service ou de la fermeture définitive de ces installations. Ce déclin a mené à une réduction de capacité en analyse par activation neutronique (AAN) et en production de radionucléides, en plus de réduire les opportunités de recherche, d’enseignement, de formation et de vulgarisation. En revanche, le nombre de mises en service de cyclotrons, surtout des cyclotrons médicaux de 10 à 25 MeV, a fait un bond important autant au Canada qu’ailleurs dans le monde au cours des dix à quinze dernières années. D’ailleurs, à titre d’exemple, l’Université de l’Alberta a mis en service un cyclotron TR-24 en 2013, tout juste avant la mise hors service de son réacteur SLOWPOKE en 2017.

Le rôle premier du cyclotron TR-24 de l’UdeA est la production de radionucléides à des fins médicales par des réactions nucléaires (p, xn). Bien que les neutrons générés par ces réactions soient considérés comme problématiques d’un point de vue de la radioprotection et lors de la mise hors service future de l’installation, ils peuvent également servir de source de neutrons pour l’AAN. À l’aide du cyclotron TR-24 de l’UdeA, j’ai activement exploré, évalué et appliqué l’utilisation de ces neutrons « secondaires » pour l’analyse élémentaire d’échantillons par AAN instrumental (AANI). Dans cette présentation, l’utilité et les limites du TR-24 en tant que source de neutrons pour l’AANI seront présentées à travers divers exemples d’analyses d’échantillons archéologiques, biologiques et géologiques.

Avec la hausse du nombre de cyclotrons affiliés aux universités et aux hôpitaux, une croissance conséquente de leur utilisation pour l’AAN et pour la production de faibles quantités de radionucléides riches en neutrons pour des fins de recherche et d’enseignement est attendue. Ainsi, il s’agit d’un sujet d’intérêt potentiel pour les responsables de la radioprotection de ce type d’installation, particulièrement pour ceux et celles qui sont peu familier·ère·s avec l’AAN.

Wed 9:00 am - 10:15 am