Une revue systématique du cancer de la thyroïde et des maladies liées à l’exposition aux rayonnements à l’âge adulte
Addie Ivanova | Commission canadienne de sûreté nucléaireSalle 2032, 15 h 50 - 16 h 10
La thyroïde régule de nombreuses fonctions vitales de l’organisme, notamment la croissance, le métabolisme, la reproduction, le rythme cardiaque, la tension artérielle et la température corporelle. La glande thyroïde est vulnérable aux rayonnements ionisants, le cancer étant le principal effet sur la santé après une exposition faible à modérée. Une relation dose-réponse linéaire entre l’exposition aux rayonnements pendant l’enfance et le cancer de la thyroïde est bien documentée et des données probantes indiquent que l’exposition est également associée à des maladies thyroïdiennes bénignes, comme l’hypothyroïdie. Cependant, la littérature portant sur le risque de cancer de la thyroïde ou de maladies bénignes après une exposition à l’âge adulte est plus variable et pourrait être mieux définie.
La relation entre les rayonnements ionisants et les maladies thyroïdiennes constitue un enjeu réglementaire important. Lors d’urgences radiologiques ou nucléaires, l’exposition du public ou des professionnel·le·s pourrait entraîner l’incorporation d’iode radioactif par la thyroïde. À ce titre, la Commission internationale de protection radiologique a recommandé des niveaux de référence pour les urgences, tandis que Santé Canada a établi des critères génériques qui comprennent des indications sur le moment opportun pour prendre des mesures de protection, comme le blocage thyroïdien à l’iode stable. De plus, les déversements accidentels (en laboratoire, par exemple) pourraient entraîner des doses professionnelles avec des incorporations d’iode radioactif. Bien que ces événements soient rares, la compréhension des risques dans ces contextes, en particulier pour la population adulte, demeure insuffisante, ce qui pourrait avoir d’importantes implications réglementaires lors de la gestion des urgences. Par exemple, certains pays ne distribuent pas d’iodure de potassium aux personnes plus âgées, tandis que d’autres choisissent de le faire à des fins de communication des risques.
Compte tenu des incertitudes qui subsistent, la CCSN a entrepris un examen systématique afin d’améliorer le niveau de compréhension du risque d’exposition de la thyroïde aux rayonnements ionisants à l’âge adulte, ce qui pourrait éclairer le cadre de la radioprotection. Cette présentation vise à décrire le processus de révision, les progrès réalisés, les défis rencontrés et les résultats obtenus à ce jour.